Comprendre les NFT et les métavers

de Laurent Gayard

Comprendre les NFT et les métavers

En lisant ce koob, vous découvrirez comment fonctionnent les NFT, les métavers et les cryptomonnaies.

Vous découvrirez aussi :

  • que la blockchain est à la base de toutes ces nouvelles technologies ;
  • l’intérêt des NFT dans la propriété virtuelle ;
  • que les métavers reproduisent des sociétés de plus en plus réalistes ;
  • que ces technologies ont permis l’émergence de nouveaux modèles économiques, mais aussi de nouveaux questionnements.

Depuis quelques années, de nouveaux termes envahissent le monde des échanges virtuels : blockchain, cryptomonnaies, NFT, métavers. Ils suscitent à la fois fascination et méfiance, mais les grands groupes d’internet commencent à y montrer un intérêt croissant. Facebook, par exemple, a récemment annoncé vouloir développer un nouveau réseau social sous forme de métavers. Il est donc intéressant de chercher à mieux comprendre ces technologies qui pourraient affecter votre quotidien. Êtes-vous prêt à les découvrir ?

L’avis de l’auteure du koob, Floriane Bernardini-Malvolti :

“Ce livre est une introduction à la fois à la technologie de la blockchain, aux NFT, aux cryptomonnaies et aux métavers. Il balaye assez largement tous ces sujets et en constitue une bonne approche pour un large public, notamment grâce à ses différents niveaux de lecture.

Les néophytes comprendront parfaitement les bases de tous les concepts, mais seront peut-être freinés par certains passages très techniques. Les plus aguerris, eux, seront justement intéressés par les aspects techniques qui sont, pour certains, de véritables modes d’emploi pour apprendre à ouvrir un portefeuille électronique, à créer un NFT sur une plateforme dédiée ou même à le coder.”

La technologie de la Blockchain permet d’échanger des données de manière sécurisée

“Blockchain” est un terme entré dans le langage quotidien, du moins dans celui des personnes familières avec les échanges virtuels. Que propose cette technologie ?

La blockchain (chaîne de blocs) est une technologie décentralisée de stockage, de calculs et d’échanges sécurisés et publics de données informatiques.

Elle ne s’appuie pas sur des serveurs uniques mais sur l’ensemble des machines utilisées par ses utilisateurs.

Une blockchain peut donc être vue comme un immense fichier public, que chacun peut consulter, disponible dans un réseau d’ordinateurs connectés.

Dans ce cadre, l’information est distribuée, c’est-à-dire que les données sont stockées sur différents terminaux et sont mises à jour de manière simultanée.

Les cryptomonnaies constituent une application concrète de la blockchain.

Par exemple, le bitcoin est devenu une monnaie à part entière, avec ses investisseurs et ses places de marché. Il est même possible de faire des achats avec.

Son créateur, Satoshi Nakamoto, souhaitait mettre en place un réseau d’échange monétaire libéré de la mainmise des banques et des grandes institutions historiques de la finance.

Pour cela, il a imaginé un système sans intermédiaires, fondé uniquement sur une blockchain, donc sur les ordinateurs de ses utilisateurs.

La blockchain Bitcoin a donc été mise en service en 2008, afin de développer la cryptomonnaie du même nom.

Par ailleurs, toute opération sur une blockchain est publique. Chaque utilisateur peut ainsi voir toutes les transactions, en particulier toutes les modifications apportées sur une opération.

Aujourd’hui de nombreux échanges mondiaux reposent sur des blockchains. Par exemple :

  • la finance décentralisée, c’est-à-dire la finance sans intermédiaire qui repose sur les échanges en cryptomonnaies. C’est un bon moyen d’acheter, de vendre et de spéculer sur ces monnaies ;
  • les achats d’objets virtuels, qui reposent sur des contrats à exécution automatique ;
  • toutes les informations d’un contrat étant enregistrées, consulter la blockchain permet de valider une heure de dépôt ou l’identité du dépositaire d’une œuvre. Cela permet ainsi d’authentifier un contrat.

Les échanges sur les blockchains sont d’autant plus sécurisés qu’ils reposent sur les contrats à exécution automatique, appelés “smart contracts”.

Il s’agit de programmes informatiques qui :

  • enclenchent des suites d’actions prédéfinies quand une condition est remplie, ou au contraire quand elle ne l’est pas ;
  • permettent d’établir un lien entre un objet et son propriétaire.

Par exemple, si vous vendez un tableau virtuel ou une voiture réelle, un smart contract pourra :

  • indiquer les coordonnées des portefeuilles du vendeur et de l’acheteur ;
  • mentionner l’heure de la transaction et les montants impliqués ;
  • programmer les transferts d’argent ;
  • délivrer un certificat de propriété lorsque le transfert d’argent sera effectué.

Ce contrat permet donc d’inscrire des conditions au transfert. Par exemple, les portes d’une voiture pourraient être verrouillées si une échéance n’est pas versée !

Le smart contract est inscrit sur une blockchain, c’est-à-dire qu’il est public et enregistré à différents endroits du réseau. C’est ce qui fait sa sécurité.

Cependant, l’établissement d’un smart contract a un coût. Les transactions nécessitent en effet une utilisation de l’énergie et de la puissance du réseau. C’est cela que vous devez payer lors d’un échange monétaire.

Somme toute, une blockchain est un réseau public d’échanges virtuels de données informatiques, comme des fichiers ou des cryptomonnaies. Comme le réseau est décentralisé, il est très sécurisé, d’autant plus quand un échange est établi avec un smart contract, qui programme automatiquement les opérations.

Vous pouvez réaliser des transactions en cryptomonnaie en veillant à la sécurité de votre portefeuille

Le bitcoin est la cryptomonnaie la plus connue, mais elle n’est pas seule. En effet, il en existe plus de 10 000 ! Comment les utiliser concrètement ?

Il existe de nombreuses cryptomonnaies, qui évoluent sur des blockchains différentes.

Par exemple :

  • l’Ether est la cryptomonnaie de la blockchain Ethereum. L’un de ses concurrents est le Solana, échangé sur la blockchain du même nom ;
  • l’USDC est une monnaie indexée sur le dollar. Elle est donc considérée comme une stablecoin, car elle est moins volatile ;
  • l’ATLAS et le POLIS sont des monnaies spécialement développées pour le jeu Star Atlas, mais qui possèdent des valeurs réelles sur les places de marché.

Les cryptomonnaies soulèvent beaucoup d’espoirs et de fantasmes, car l’envolée de leur cours a pu créer des fortunes.

Mais elles sont aussi très volatiles. Par exemple, le bitcoin a déjà connu plusieurs crashs, en 2013, 2017 et 2021.

Cette volatilité est cependant de plus en plus atténuée et les reprises sont très rapides. Cela explique l’engouement pour la finance décentralisée.

Pour utiliser des cryptomonnaies, vous devez posséder un portefeuille électronique, c’est-à-dire une adresse sur une blockchain. Elle prend la forme d’une suite de chiffres et de lettres et vous permet de ****stocker et de recevoir de la cryptomonnaie.

Votre portefeuille n’est donc géré par aucune banque : vous y accédez grâce à votre adresse et à un ou plusieurs mots de passe.

Vous pouvez l’héberger sur votre propre ordinateur, à travers des extensions web faciles d’utilisation. Par exemple, Metamask est utilisé pour les Ethers et Phatom pour les Solanas.

En agissant ainsi, vous vous exposez toutefois à quelques déconvenues. Pour les éviter, ou du moins les minimiser :

  • n’y stockez que peu d’argent, car un piratage de votre ordinateur vous ferait tout perdre ;
  • notez bien, sur papier, votre adresse et votre mot de passe, parce qu’il n’y a aucun garde-fou en cas de perte de l’adresse ou des mots de passe. Ne notez rien sur un terminal connecté à internet, vulnérable aux piratages ;
  • ouvrez plusieurs portefeuilles pour limiter l’argent qu’il y a sur chacun.

Il est tout de même plus sécurisant d’ouvrir un compte sur une des nombreuses plateformes d’échanges dédiées, qui sont très sécurisées.  Kraken, par exemple, n’a jamais subi de piratage.

Les places de marché ont l’obligation légale de collecter des données personnelles. Elles sont donc en mesure de vous donner votre mot de passe si vous le perdez.

De plus, elles vous permettent d’acheter des cryptomonnaies avec des monnaies FIAT (du latin fiat, “qu’il en soit ainsi”), des monnaies classiques émises par un État.

En clair, le fonctionnement des cryptomonnaies est calqué sur celui des monnaies classiques. Vous pouvez les acheter, les échanger et spéculer dessus en vous créant un portefeuille électronique. Préférez ouvrir un compte sur une place de marché dédiée pour être plus serein !

Les NFT sont des jetons non fongibles qui garantissent l’unicité d’un fichier

Copier, échanger ou démultiplier un fichier numérique est extrêmement facile. Cela commence à poser problème lorsque le fichier contient une image destinée à être vendue en exemplaire unique. Comment la protéger ?

Les NFT (Non Fongible Token, pour “jeton non fongible”) sont des fichiers numériques uniques.  Puisqu’ils ne sont pas fongibles, vous ne pouvez pas les échanger contre un autre objet de valeur similaire.

Par exemple, alors que vous pouvez échanger un billet contre un autre billet de la même valeur, vous ne pouvez pas échanger un NFT contre un autre NFT. Vous ne pouvez que le revendre.

Les NFT sont des fichiers numériques, mais pas seulement. Ils sont en effet liés à un contrat à exécution automatique.

Intégré au fichier numérique codant l’œuvre elle-même et inscrit sur une blockchain, il établit l’identité du créateur et celle du propriétaire.

Le premier NFT de l’histoire serait une œuvre numérique des artistes Kevin McCoy et Anil Dash. En 2014, ils ont associé leur œuvre numérique à un certificat de propriété inscrit sur une blockchain.

Cependant, le terme date de 2017, quand les cryptokitties sont apparus. Développés sur la blockchain Ethereum, il s’agit de petits chatons que vous pouvez acheter et élever, à la manière des tamagotchis.

Chaque chaton numérique est unique et peut être acheté ou revendu. Il s’agit d’un fichier stocké sur la blockchain, lié à un contrat à exécution automatique : il est donc non duplicable, infalsifiable et traçable.

Tout fichier numérique peut donner lieu à un NFT. Il peut s’agir par exemple :

  • d’œuvres graphiques ;
  • de fichiers audio ou vidéo ;
  • d’articles de mode destinés à un avatar d’un métavers ;
  • de cartes collectionnables à l’effigie de sportifs réels !

Si vous voulez posséder un NFT, plusieurs possibilités s’offrent à vous. Le plus simple est d’en acheter sur les places de marché dédiées.

Mais, tout comme le marché de l’art réel, celui des NFT est très spéculatif. Les prix peuvent être très élevés et décorrélés de leur valeur artistique.

Un conseil donc : achetez par goût et non en espérant des gains, car ceux-ci sont très aléatoires.

Vous pouvez également créer un NFT, soit à partir d’une plateforme en ligne qui créera le contrat à exécution automatique liée au NFT, soit en codant vous-même ce contrat.

Pour cette dernière solution cependant, il faut maîtriser un langage informatique ! Solidity, par exemple, est un langage bien adapté à la création de NFT.

Pour récapituler, les NFT sont des fichiers numériques liés à un contrat à exécution automatique. Cela garantit le fait qu’ils sont uniques et infalsifiables. Une sécurité lorsque vous en êtes propriétaire !

Les métavers sont des espaces virtuels d’échange qui vous plongent dans une société fictive

Les métavers suscitent autant de fantasmes que d’engouements, puisqu’ils vous font vivre une autre vie. En quoi consistent-ils ?

Les métavers, parce qu’ils proposent des univers virtuels immersifs, peuvent trouver leur origine dans les jeux vidéo en ligne.

En pleine croissance depuis plus de 20 ans, nombreux sont ceux qui proposent d’évoluer dans une société imaginaire et d’interagir avec d’autres joueurs.

Parmi eux, les jeux massivement multijoueurs (MMO, pour Massively Multiplayer Online) rassemblent des communautés mondiales sur internet. C’est par exemple le cas de Fortnite ou League of Legends.

Les joueurs interagissent virtuellement à travers leurs avatars.

Les jeux de rôles multijoueurs (MMORPG, pour Massively Multiplayer Online Role Playing Game) permettent même d’évoluer dans des mondes vastes qui reproduisent des sociétés virtuelles.

Malgré leur environnement imaginaire, vous pouvez y retrouver les ingrédients d’une société :

  • ce sont des univers persistants, car ils évoluent même en votre absence ;
  • les personnes se rencontrent, discutent et échangent, seulement de manière virtuelle ;
  • de nombreux échanges commerciaux sont possibles ;
  • des monnaies spécifiques de l’univers y circulent.

Les échanges au sein d’une communauté de joueurs sont tels que les concepteurs organisent même des événements virtuels.

Par exemple, Travis Scott a donné un concert sur Fortnite en 2020, qui a rassemblé des centaines de millions de joueurs.

À leur manière, ces jeux sont donc une forme de métavers car ils proposent des univers persistants, immersifs, où la réalité et le virtuel sont de plus en plus entremêlés. Cependant, leur but premier reste ludique.

Les métavers qui se revendiquent vraiment comme tels sont créés uniquement dans un but d’échanges virtuels, notamment commerciaux.

Par exemple :

  • en 1997, le précurseur Deuxième Monde proposait de se promener dans un Paris reconstitué en 3D où des boutiques avaient pignon sur rue ;
  • Second Life, phénomène de société lancé en 2003, permet de créer, d’acheter ou de revendre des objets parfois uniques ;
  • le jeu de conquête spatiale Star Atlas n’est pas encore lancé, mais vous pouvez déjà acheter des vaisseaux et du matériel qui vous permettront de jouer.

Tous les achats effectués sur ces plateformes se font en monnaies virtuelles, que vous devez acquérir contre de la monnaie réelle.

Ces monnaies virtuelles sont parfois même de véritables cryptomonnaies qui :

  • sont cotées sur des places de marché virtuelles ;
  • ont une existence en dehors du jeu, sur les places financières. C’est le cas, par exemple, du MANA, la monnaie du métavers Decentraland.

Plus intrigant encore, les événements de la vie réelle ont un impact sur ces métavers.

Par exemple, sur Second Life, les joueurs ont pu croiser de nombreux candidats à l’élection présidentielle française de 2007 qui y faisaient campagne. De plus, la crise bancaire de 2008 a provoqué un effondrement de son système monétaire !

En résumé, les métavers sont des univers qui reproduisent la vie réelle pour favoriser les échanges. La limite entre réel et virtuel est parfois ténue, car certains événements ont des impacts concrets, d’un côté comme de l’autre !

Les NFT proposent une solution au problème de la propriété virtuelle

Les NFT sont des objets virtuels très récents, mais ils suscitent déjà un engouement exponentiel. Pourquoi un tel succès ?

La technologie NFT s’appuie sur le concept de contrat à exécution automatique. Dans ce cadre, elle a permis l’essor du marché de l’art numérique depuis 2020.

En effet :

  • elle permet au créateur d’une œuvre d’être reconnu comme tel et de la vendre ;
  • elle permet à l’acquéreur d’en attester la propriété ;
  • elle garantit l’unicité, ou du moins la rareté de l’œuvre, et donc sa valeur ;
  • elle empêche les copies.

De nombreuses places de marché en ligne pour des œuvres virtuelles ont vu le jour, par exemple Opensea et Rarible.

Le jeu vidéo s’intéresse également aux NFT, les cryptokitties étant leur premier représentant.

Par exemple, tous les objets nécessaires pour jouer à Star Atlas – vaisseaux, armes, stations spatiales – sont des NFT. Le jeu a été développé sur la blockchain Solana.

En les achetant avec des cryptomonnaies, vous en devenez pleinement propriétaires. Ils sont soumis à spéculation et vous pouvez les revendre contre de la cryptomonnaie, elle-même échangeable, selon le cours, contre de la monnaie réelle.

Les métavers se sont aussi emparés du concept. Dans Decentraland, par exemple, le terrain que vous achetez, les bâtiments que vous construisez et les objets que vous achetez pour équiper votre avatar sont des NFT.

En définitive, puisque les NFT rendent leurs acheteurs pleinement propriétaires d’un fichier numérique unique, elles ont un intérêt sur les marchés virtuels. Les marchés de l’art numérique, du jeu vidéo et les métavers se sont donc très vite emparés de cette technologie !

La multiplication des métavers et des blockchains pose un problème d’interopérabilité

Il existe de très nombreuses blockchains et vous pouvez créer et stocker des NFT ou des cryptomonnaies sur chacune d'elles. Mais sont-elles compatibles entre elles ?

Vous pouvez utiliser différentes blockchains, mais chacune a ses particularités.

Par exemple :

  • les concepteurs de la blockchain Bitcoin n’avaient prévu d’y faire que de la finance en bitcoin ;
  • au départ, Ethereum a émergé spécifiquement pour le marché des NFT et des smart contracts.

Mais la grande concurrence entre les blockchains repose sur les frais de transaction. Si Ethereum a profité de son statut historique pour les NFT, elle est aujourd’hui victime de son succès car :

  • les algorithmes de vérification sont complexes et donc gourmands en énergie ;
  • la blockchain est engorgée à cause du grand nombre de transactions et d’opérations.****

Les frais de transaction, qui dépendent de l’énergie et de la puissance de calcul utilisées, augmentent donc toujours plus.

Par ailleurs, le coût environnemental d’une telle dépense d’énergie n’est pas neutre.

D’autres blockchains, au contraire, cherchent à simplifier les algorithmes pour réduire les frais.

Par exemple, un transfert d’argent vous coûtera 10 000 fois moins cher sur Solana que sur Etherum.

Cependant, c’est toujours sur Ethereum que vous trouverez le plus grand nombre de NFT, au vu de son statut de blockchain historique et du fait qu’elle en contient déjà énormément.

Pourtant, le développement des NFT et des métavers nécessite de réfléchir à leur interopérabilité.****

Il est en effet nécessaire que les objets, qui sont souvent des NFT, puissent passer d’un univers à l’autre, d’une blockchain à l’autre. C’est actuellement l’enjeu des développeurs des métavers.

Il existe déjà quelques applications permettant de passer d’une blockchain à l’autre, mais le graal serait de créer de véritables passerelles entre elles et entre chaque métavers.

Cela ne ferait que renforcer la valeur des NFT. Dans le cas contraire, la bulle risque bien d’éclater.

Pour conclure, en fonction de votre utilisation et du type de NFT que vous recherchez, vous devrez choisir l’une ou l’autre des blockchains. C’est encore un monde très complexe, où l’interopérabilité n’est pas la norme !

Les NFT et les métavers font émerger une économie nouvelle

Les technologies des NFT et des métavers proposent des relations commerciales et financières novatrices. En quoi bouleversent-elles les modèles économiques ?

Aujourd’hui, le système d’économie en ligne subit un changement radical avec les NFT et les métavers.

C’est le cas notamment dans les jeux vidéo. Certains d’entre eux s'appuient sur le concept de play-to-earn, qui permet de gagner de l’argent, en jouant.

Par exemple, dans Axie Infinity, vous pouvez faire combattre vos créatures pour gagner de l’argent.

La mécanique est assez classique, mais avec l’essor des jeux sur blockchain, cette fois, l’argent gagné prend la forme de cryptomonnaie ou de NFT.

Par ailleurs, ****les objets-NFT des jeux que vous achetez ou vendez s’échangent avec de la cryptomonnaie. Leur valeur est bien réelle !

L’intérêt du jeu réside parfois uniquement sur les espérances de gains liées à la spéculation.

Le principe du métavers Decentraland, par exemple, est d’acheter des terrains, qui sont des NFT, et de miser sur la hausse de leur valeur.

Toutefois, NFT et cryptomonnaie d’échange sont soumis à une spéculation galopante.

Le cours des principales cryptomonnaies s’envole, rendant parfois les frais de transaction exorbitants. Le cours des NFT eux-mêmes est incontrôlable.

Bref, certains jeux deviennent inaccessibles pour la plupart des joueurs ! Pour dépasser ce problème, une révolution économique se développe : la location de NFT.

Par exemple, sur Axie Infinity, la moindre créature s’achète pour plus de 1 000 dollars, vous pouvez louer une créature-NFT à un joueur qui en possède plusieurs.

En contrepartie, vous partagez les gains tirés des combats menés avec elle.

Le modèle du multipropriétaire qui emploie d’autres joueurs pour faire fructifier son patrimoine commence donc à émerger. De quoi se demander si vous êtes encore dans un jeu…

De plus, comme les métavers offrent de nombreuses possibilités, ils ouvrent de nouveaux marchés. Cela séduit de nombreux groupes, notamment pour équiper les avatars qui y évoluent.

Nike a par exemple été l’une des premières entreprises à proposer des baskets virtuelles sous la forme de NFT.

D’autres manières d’utiliser les NFT naissent, mais sont encore balbutiantes.

Par exemple, le monde de l’édition commence à s’intéresser aux possibilités offertes par les blockchains et les NFT. L’inscription d’un roman sur une blockchain pourrait prouver une date de dépôt et permettre de revendiquer la paternité d’un écrit.

Cependant, un livre, au contraire des NFT, est destiné à être diffusé en de nombreux exemplaires. De plus, il est facile de copier un texte une fois affiché.

Pour finir, les NFT et les métavers donnent naissance à des modèles économiques insoupçonnés, il y a quelques années encore. Il est ainsi possible de faire du profit en jouant ou de tirer parti des NFT pour vendre une version numérique de ses vêtements en ligne !

Conclusion

Les blockchains ont révolutionné les échanges numériques, d’autant plus avec l’essor des contrats à exécution automatique. Si les NFT sont surtout connus pour leur application dans le monde de l’art, les possibilités offertes par cette technologie dépassent en réalité largement ce domaine. Les jeux vidéo et les métavers en particulier les utilisent de plus en plus. Ainsi, les limites entre le virtuel et le réel ne cessent de s’amenuiser. Pour le meilleur ou pour le pire ? Personne ne peut encore le prédire…

Ce qu’il faut retenir de ce koob :

  • les blockchains sont des réseaux décentralisés, donc sécurisés, pour échanger des données informatiques ;
  • les contrats à exécution automatique sont des programmes informatiques enregistrés sur une blockchain qui, par leur caractère public, sécurisent les échanges ;
  • en intégrant un contrat à exécution automatique dans ses fichiers, les NFT permettent d’établir clairement la propriété d’un bien numérique unique ;
  • les métavers proposent de véritables sociétés parallèles où les échanges, notamment commerciaux, sont nombreux et parfois liés aux cryptomonnaies et aux NFT ;
  • la technologie de la blockchain, associée à celles des NFT, des cryptomonnaies et des métavers fait émerger de nouveaux modèles économiques mais aussi sociétaux ;
  • pour réduire les frais de transactions et ne pas créer une bulle spéculative, l’interopérabilité des métavers, des NFT et des différentes blockchains est cruciale.

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