Comprendre et surmonter le burn-out

de Clémence Peix-Lavallée, Switch Collective
par Amandine Durand

Véritable enjeu de société, le burn-out n’est pas qu’une maladie mentale. D’une grande violence, il touche les personnes qui en sont atteintes dans leur corps, dans leur esprit et dans la construction de leur identité.

Objectif de ce mini-koob :  comprendre les causes du burn-out.

Le burn-out touche les personnes intelligentes, compétitives et impliquées

Le burn-out est une maladie qui peut concerner tous les métiers et toutes les catégories socioprofessionnelles, sans distinction.

Il touche principalement des personnes :

  • très engagées au sein de leur entreprise ;
  • qui ont le souci de “bien faire” ;
  • qui apprécient le challenge et la compétition.

Par conséquent, le burn-out touche des personnes plutôt résistantes au stress. Ces employés intelligents et brillants sont typiquement ceux qui, lorsqu’ils se sont engagés à effectuer une tâche, vont jusqu’au bout et refusent de ne pas tenir leur parole.

Contrairement au dépressif qui a conscience de son manque d’énergie, la personne en burn-out va se pousser elle-même dans ses derniers retranchements jusqu’au “craquage complet”.****

Le burn-out agit sur trois dimensions :

  1. L’épuisement physique ;
  2. L’épuisement émotionnel ;
  3. L’épuisement psychique.

Il implique également d’un sentiment de perte de l’accomplissement de soi, très difficile à combler même lorsque l’entourage est bienveillant. Ainsi, les employés en burn-out à qui reçoivent de la reconnaissance ne la prennent pas comme telle.

De la même manière, ils n’entendent pas les recommandations et les alertes de leurs proches, jusqu’au jour où le quotidien vole en éclat avec une grande violence.

Les premiers signes du burn-out sont :

  • une dépersonnalisation des relations ;
  • du cynisme, qui teinte notamment votre humour ;
  • une dissolution du moi. Vous ne savez alors plus vous adapter ni faire face.

Si le burn-out est un enjeu de société, il ne doit pas être pris à la légère comme le suggèrent certaines utilisations abusives du terme.

Un burn-out n’est pas l’événement d’un jour ou d’une semaine. En réalité, cela correspond à plusieurs mois d’arrêt de travail et un vrai processus de reconstruction pour celui qui en est victime.

Le burn-out est une maladie qui doit être prise en charge

Le burn-out n’est pas qu’un problème mental, il concerne la totalité du corps. En effet, ****le raisonnement et la mentalisation ne permettent pas de restaurer le moi qui s’est effondré.

Contrairement à la dépression où la psychothérapie peut suffire, dans la stratégie de récupération et de guérison d’un burn-out, le corps aura donc une place importante.

Gardez à l’esprit que vous ne guérirez pas seul d’un burn-out. Celui-ci nécessite d’être soigné et pris en charge par des professionnels de santé.

La guérison de fait en deux temps. D’abord, il faut reconstruire le corps et apprendre à suspendre le temps, c’est-à-dire ne plus être dans l’urgence des “deadlines” et du temps qui passe.

Cela passe par :

  • une forme d’hygiène de vie, en se réveillant et en se couchant à la même heure tous les jours ;
  • la prise de repas à heures fixes, pour aider le corps à se réguler ;
  • un peu d’exercice physique mais pas de “vrai sport”, car cela peut réveiller les tendances de compétiteurs des personnes en burn-out ;
  • l’apprentissage de la détente à certains moments de la journée et de la performance à d’autres. Ainsi, vous prenez conscience que vous ne vous détendez pas et que vous ne pouvez pas être performant à la demande ;
  • l’apprentissage du “lâcher prise”, c’est-à-dire effectuer des tâches en se détachant du résultat attendu. Les personnes en burn-out auront du mal à prendre du recul sur une situation, mais elles pourront en revanche prendre de la hauteur. Elles pourront alors s’installer dans la verticalité, redresser le dos et conserver une posture digne.

Ensuite, il peut être intéressant de se pencher sur la sophrologie, la relaxation ou encore la méditation.

Toutes ces activités vous aident à prendre conscience des deux modes du cerveau :

  • Le mode alpha, où vous vivez à l’intérieur de vous-même et où la créativité est nourrie ;
  • Le mode bêta, lorsque vous êtes dans la “réaction”, connecté à l’extérieur.

Considérez également le duo valeurs/croyances.

Les valeurs peuvent être sociétales, familiales, culturelles, personnelles… Il n’est possible de déconstruire vos croyances que si vous avez trouvé vos valeurs. Ces dernières permettent de vous comprendre, d’être cohérent dans ce que vous dites, ce que vous êtes et ce que vous faites.

Enfin, un peu d’insouciance peut également faire du bien. Il ne s’agit pas ici d’un désengagement, mais plutôt de ne pas se faire du souci en permanence.

En conclusion, le burn-out peut être perçu comme un rite initiatique qui vous amène à découvrir votre véritable mode de fonctionnement, vos valeurs profondes et votre personnalité.

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