Climat, crises: Le plan de transformation de l'économie française

de The Shift Project

INTRODUCTION

Bonjour à tous et bienvenue dans ce koob. Un résumé du livre “Climat, Crises : le plan de transformation de l’économie française” de The Shift Project, paru en 2022 aux éditions Odile Jacob.

The Shift Project c’est quoi ?

C’est un think tank, ou en français un laboratoire d’idées.

Ce laboratoire d’idées est présidé par Jean-Marc Jancovici. Polytechnicien, essayiste, militant pour le climat. C’est une figure incontournable de la lutte contre le changement climatique. C’est lui qui a inventé le bilan carbone. Il est ultra populaire auprès des jeunes générations notamment grâce à son un style simple, scientifique et surtout sans langue de bois.

Il est clairement pro nucléaire.
Il a plusieurs centaines de milliers de followers sur les réseaux sociaux, il est régulièrement invité sur les plateaux télé. C’est un peu l’ingénieur star de la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour faire court, The Shift Project ce sont des Rock Star de la science qui se sont réunies pour élaborer un plan pour concilier économie et climat en France.

The Shift Project est un think tank français créé en 2010. C’est un laboratoire d’idées composé d’une dizaine d’experts et bénévoles, et présidé par Jean-Marc Jancovici, ingénieur et membre du Haut Conseil pour le Climat. Le but de ce think tank est de militer en faveur d’une société neutre en carbone.

En écoutant ce koob, vous comprendrez le plan de The Shift Project, secteur par secteur, pour transformer l’économie, en la rendant moins carbonée, plus résiliente et créatrice d’emplois.

Il développe dans ce livre sept idées clés. Je vous propose de les découvrir ensemble.

La première idée clé se résume ainsi : Il faut réduire la consommation d’énergies fossiles.

L’énergie est le pilier de notre économie. C’est elle qui permet de faire fonctionner nos industries, de produire des biens et services et d’assurer un mode de vie soutenable. Sans elle, impossible de vous balader dans les rues illuminées de votre ville le soir ou encore d’écouter ce koob.

Il existe deux sources d’énergies principales :

les énergies dites “fossiles”. Ce sont des énergies issues de la combustion de roches organiques enfouies dans le sol depuis des millénaires. Il s’agit notamment du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Ce sont des énergies non renouvelables, car la formation de ces roches organiques peut prendre plusieurs millions d’années.

et les énergies dites “non-fossiles”. Ce sont des énergies disponibles en quantité illimitée et qui se renouvellent rapidement. Parmi les principales sources d’énergies renouvelables disponibles, on distingue l’énergie solaire, éolienne, ou encore l’énergie hydraulique.

Aujourd’hui, le système énergétique mondial fonctionne principalement grâce aux énergies fossiles. En effet, 80% de l’énergie consommée dans le monde provient de sources d’énergies fossiles. En France, ce taux est à 40%.

Seulement voilà. Au-delà de son caractère non renouvelable, l’utilisation de l’énergie fossile pose un problème majeur.

La combustion d’énergie fossile produit en effet un gaz carbonique appelé “dioxyde de carbone” ou CO2, qui reste en suspension dans l’air. Ce gaz carbonique est un gaz à effet de serre, c’est-à-dire qu’il réduit la couche d’ozone qui nous protège des rayonnements du soleil, et aggrave par conséquent le réchauffement climatique, dont nous connaissons les conséquences. Augmentation des catastrophes naturelles, réduction des ressources en eau ou en nourriture… Bref, elle constitue à elle seule une menace sur la civilisation toute entière.

La question est donc : comment se débarrasser des énergies fossiles ? Les 2 propositions suivantes pourraient nous aider.

La première, c’est qu’il faut développer le système électrique.

En 2050, le système électrique sera l’alternative principale au système énergétique basé sur les énergies fossiles. Pourquoi ? Car la production d’électricité ne nécessite pas l’extraction d’énergie fossile.

En effet, l’électricité est principalement produite dans les centrales nucléaires par la fusion de l’uranium, qui est une énergie non fossile.

Par conséquent, la transition énergétique vers un système électrique est la clé pour s’affranchir des énergies fossiles. Il faudra donc s’y préparer.

Par exemple, en remplaçant progressivement les équipements au gaz dans les foyers par des équipements électriques. Les stations services devront fermer et être remplacées par des systèmes de recharge pour les voitures électriques.

La seconde proposition est de déployer des filières énergétiques secondaires.

Même si l’électricité sera l’énergie majoritaire, elle ne suffira pas à répondre à toute la consommation énergétique en France. En effet, l’énergie nucléaire, principale source d'électricité, ne pourra répondre qu’à 65% de la consommation de l'ensemble des secteurs en 2050.

Les bio-carburants tels que le bio-méthane ou l’hydrogène, par exemple, devront être développés comme source d’énergie secondaire dans différents secteurs de l’économie comme l’agriculture, l’industrie ou l’aviation.

La seconde idée clé est la suivante : l’industrie lourde doit devenir neutre en carbone.

L’industrie est le moteur de notre économie. En effet, les industries transforment des matières brutes en produits et services qui permettent ensuite de se nourrir, se déplacer ou encore se divertir. Entre autres, c’est grâce aux industries que le coton peut se transformer en vêtement, et le cobalt en smartphone.

Cependant, lorsque l’on parle d’industrie, il faut pouvoir distinguer :

L’industrie lourde, qui correspond, entre autres, aux industries pétrochimiques, à la sidérurgie et à l’industrie des matériaux de construction;
et l’industrie manufacturière, qui correspond entre autres à la fabrication automobile, aux cosmétiques et aux usines agroalimentaires.

Au global, l’industrie française est responsable de 20% des émissions de CO2 sur le territoire. Cependant, c’est l’industrie lourde qui pèse le plus, puisqu’elle est responsable à elle seule de ¾ des émissions du secteur, soit 15%.

Pour changer en profondeur l’économie française et atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, il faut donc rendre l’industrie lourde neutre en carbone.

Comment y parvenir ? En suivant les 3 préconisations suivantes.

La première, est qu’il faut réduire la part d’énergie fossile qui alimente la production industrielle.

Les émissions de gaz à effet de serre produites par l’industrie proviennent en grande partie de sa consommation d’énergie. Les usines pétrochimiques, par exemple, consomment une grande quantité de pétrole et de gaz naturel pour produire des dérivés chimiques.

Il faut, par conséquent, développer les énergies renouvelables pour alimenter les usines. L’utilisation de déchets et de biomasse, par exemple, peuvent alimenter les cimenteries et les réacteurs de la chimie. Bien entendu, le recours à l'électricité, dans la production de métaux et certains procédés de chimie, doit être privilégié.

La seconde proposition est d’encourager le développement des technologies de rupture.

Qu’est ce qu’une technologie de rupture ? C’est simple. Les technologies de rupture sont des innovations révolutionnaires permettant de réduire la part d’une technologie dominante sur le marché, voire de la remplacer.

Vous tenez d’ailleurs certainement une technologie de rupture dans votre poche. Eh oui, le smartphone est la technologie de rupture la plus connue, qui a fait disparaître les cabines téléphoniques et a quasiment remplacé le téléphone fixe dans les foyers.

Aujourd’hui, il est nécessaire de développer des technologies de rupture qui permettent de changer en profondeur l’économie française.

Au sein des industries des matériaux de construction, par exemple, la rupture vient de la composition du béton et de la façon de bâtir. La part du ciment, qui émet une grande quantité de gaz à effet de serre dans la composition du béton sera notamment remplacée, tandis que l’utilisation du béton sera optimisée. Des designs plus minces et adaptés, par exemple, permettront de réduire la quantité de béton utilisé.

La dernière proposition est de développer la filière de l’après-première-vie.

La filière de l’après-première-vie couvre l’ensemble des activités qui prennent en charge les biens après leur première utilisation. C’est le cas du recyclage, ou du réemploi, par exemple. C’est grâce au développement de cette filière que vous pouvez trier vos déchets dans des poubelles adaptées, ou encore vous offrir votre ordinateur favori à moindre coût car reconditionné.

L’auteur préconise de créer une gouvernance globale de l’après-première-vie, composée notamment d’espaces de concertation au niveau des collectivités territoriales.

Ces concertations permettront de créer des stratégies politiques pour favoriser le développement des acteurs de cette filière au sein des industries. Des moyens financiers seront alloués aux acteurs du réemploi et de la réparation sur le terrain.

La troisième idée clé, la voici : il faut rendre l’agriculture et l’alimentation plus résilients aux bouleversements climatiques.

Pour l’auteur, l’agriculture et l’alimentation sont des secteurs cruciaux. Le secteur agricole, notamment, est le premier émetteur de gaz à effet de serre, et à lui seul, il cristallise des problématiques qui vont de la santé à la biodiversité en passant par le climat ou la sécurité alimentaire.

Pour le secteur de l’alimentation, la transformation se situe du côté du citoyen. C’est par ses habitudes de consommation, principalement, que les objectifs pourront être atteints.

Autant dire que les enjeux sont nombreux. Cependant, s’il y a une idée clé à retenir au sujet des secteurs agricole et de l’alimentation, c’est celle-ci : l’agriculture et l’alimentation doivent être plus résilients face aux bouleversements climatiques. Par où commencer ? Les 3 suggestions suivantes pourraient vous éclairer.

La première, c’est qu’il faut renouveler la population agricole.

Le secteur agricole vit une crise existentielle. A ce jour, seul 3% des actifs français sont des agriculteurs. La cause ? Des coûts de terrain trop élevés rendant l’accès au foncier quasiment impossible pour les nouveaux arrivants, mais aussi une attractivité de la profession en forte baisse. Les faibles salaires et la précarité du métier y sont pour quelque chose.

Pour redonner de l’attractivité au secteur, l’auteur suggère, dans un premier temps, de revaloriser le contenu des formations en agriculture. Elles doivent notamment s’insérer dans une démarche agro-écologique.

Deuxièmement, il faut soutenir les porteurs de projets. D’une part, en facilitant les démarches administratives et d’autre part, en apportant une aide financière conséquente, pour leur permettre d’accéder plus facilement au foncier et aux outils de production.

La seconde proposition est de rendre les productions animales plus respectueuses de la biodiversité.

L’élevage intensif, tel qu’employé actuellement, est néfaste pour les écosystèmes et la biodiversité. L’élevage bovin, par exemple, nécessite des ressources en eau gargantuesques, principalement pour l’alimentation du bétail, tandis que la pêche intensive affaiblit l’écosystème marin et abîme durablement les récifs coralliens.

Sans surprise, c’est en réduisant les volumes que l’élevage deviendra plus durable. L’objectif, pour l’auteur, est d’accompagner l’ensemble du secteur vers une réduction de la production et de la consommation de produits d’origine animale. Dans ce cas, il faut faire appel au dernier acteur de la chaîne alimentaire : vous !

En 2050, votre assiette sera en effet davantage garnie en légumes, et moins en produits d’origine animale. Principaux émetteurs de gaz à effet de serre, la consommation de produits d’origine animale doit en effet être réduite pour accompagner les agriculteurs dans la réduction de leurs volumes de production.

La troisième suggestion, est de diversifier les pratiques agricoles.

Les pratiques agricoles actuelles, telles que la monoculture ou encore l’utilisation de pesticides, ne permettent pas d’établir un système alimentaire français résilient face aux enjeux climatiques. Les sécheresses plus fréquentes, par exemple, montrent à quel point l’ensemble de la chaîne alimentaire peut se trouver déséquilibrée.

En 2050, le secteur agricole sera agro-écologique ou ne sera pas. Cette évolution peut prendre plusieurs formes. Elle peut remplacer, par exemple, la monoculture par un mélange de différentes variétés de cultures. Elle permettra ainsi au champ d’être renforcé par différents types de nutriments provenant des multiples cultures.

L’agriculture sans pesticides ou l’élevage à l’herbe, entre autres, sont autant de pratiques agroécologiques qu’il faudra privilégier.

La quatrième idée clé est celle-ci : il faut accélérer le développement de la mobilité douce

La mobilité est un enjeu majeur dans le plan de transformation de l’économie française. L’auteur, dans ses préconisations, distingue d’ailleurs :

la mobilité quotidienne, qui concerne les moyens de déplacements locaux;
et la mobilité longue distance, qui concerne davantage le tourisme et les voyages professionnels.

Côté carbone, le mauvais élève est la mobilité quotidienne, puisqu'elle est responsable de 14% des émissions de CO2. La mobilité longue distance, quant à elle, accumule 9% d’émissions de CO2.

Pour ces deux secteurs, l’idée clé est donc celle-ci : il faut accélérer le développement d’une mobilité douce.

Comment faire ? L'auteur propose un panel de solutions. En voici 3.

Premièrement, il faut réduire le nombre de kilomètres parcourus.

Malgré un développement des commerces et services de proximité, trop de distances sont encore parcourues dans les villes urbaines. Depuis les années 1960, les distances parcourues par la population en France ont en effet été multipliées par 4,7.

Pour les déplacements longue distance, c’est du côté du tourisme et des voyages professionnels que se joue la réduction des kilomètres parcourus.

En ville, il est nécessaire de développer un “urbanisme des courtes distances”. Votre boulanger, votre poissonnier et tous vos services indispensables doivent être à portée de vélo ou de marche à pied.

Le centre-ville, de plus en plus absent dans certaines communes, doit retrouver sa place et devenir un atout pour réduire les distances parcourues.

En ce qui concerne les déplacements de longue distance, le mot d’ordre est au tourisme local ! Il faut en effet recréer de l’attractivité pour le tourisme français et européen, de manière à réduire les voyages lointains nécessitant des transports très gourmands en CO2, comme l’avion.

L'État devra jouer un rôle majeur en ce sens, en étant un vecteur de promotion du tourisme local, tout en soutenant les territoires pour gérer les flux touristiques.

La deuxième, c’est qu’il faut favoriser des modes de transports moins émissifs en CO2.

Dans les villes, la voiture impose un règne sans partage. En effet, 65% des déplacements locaux sont réalisés en voiture pour 83% des distances parcourues.

Pour les trajets longue distance, c’est l’avion qui séduit par des arguments incontestables : sa rapidité et son confort.

Malheureusement, ces deux modes de transports sont parmi les plus émetteurs de gaz à effet de serre : la voiture est en effet responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre, tandis que l’avion compte pour 9% des émissions.

L’objectif est donc de développer une offre de transport qui rende facile et pratique l’utilisation de la mobilité douce.

Votre lieu de travail est à moins de 4 kilomètres ? Privilégiez la marche à pied grâce aux nombreuses zones piétonnes disponibles. Jusqu’à 7 kilomètres, enfourchez votre vélo et arpentez des pistes cyclables sûres et aménagées.

Pour les plus longues distances, il faudra privilégier le covoiturage et les trains.

Ces nouveaux modes de déplacement nécessitent des aménagements, notamment pour les trains qui doivent être rendus plus confortables pour de longues heures de trajet. En fait, l’idée est de vous faire oublier le temps de trajet, et rendre le voyage aussi agréable qu’un vol long courrier !

La troisième solution est d'électrifier le parc automobile.

Le secteur automobile est encore trop dépendant du pétrole. Dans une société qui s’affranchit des énergies fossiles, il est donc indispensable de faire appel à d’autres sources d’énergie pour la voiture. L’électricité est la réponse à cette problématique.

La transition énergétique du parc automobile s’opérera par une augmentation des bornes de recharge en ville. Sur les autoroutes, des systèmes d'électrification par caténaires permettront aux camions et autocars de se recharger rapidement.

Bien entendu, l’électrification du parc automobile s’accompagnera d’un soutien financier suffisant aux foyers pour faire l’acquisition d’un véhicule électrique.

La 5ème idée clé, la voici : Il faut mettre en place une rénovation globale du parc de logements français.

S’il y a bien un secteur qui mérite une attention particulière, c’est celui du logement. Votre habitation est votre refuge. Il vous garantit un niveau de vie agréable qui vous permet de vivre en bonne santé.

Pour autant, s’il n’est pas question de perdre le confort et la stabilité que vous offre votre logement, il est important de prendre conscience des impacts du secteur face aux enjeux climatiques. Le secteur du logement est en effet un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, puisqu’il est responsable de 12% des émissions nationales.

L’origine de ces émissions vient, entre autres, de l’énergie consommée dans chaque foyer. Le secteur du logement accapare en effet 29% de l’énergie disponible en France. La faute à des logements parfois mal isolés et gourmands en ressources, mais ce n’est pas tout.

Sur les 37 millions de logements que compte le territoire français, près de 7 millions sont des logements vacants ou des résidences secondaires, qui consomment néanmoins de l’énergie, pour leur entretien notamment.

Il semble donc indispensable de développer une politique de rénovation globale du secteur. Voici 3 propositions pour y parvenir.

La première, c’est qu’il faut opérer une rénovation massive de la performance énergétique des logements.

Les logements mal-isolés et vétustes sont les plus émetteurs de CO2. Ils consomment en effet énormément d’énergie car leurs aménagements sont défaillants et laissent passer une grande quantité d’énergie. D’où leur surnom de “passoires thermiques”.

Murs, toitures, sols et ouvertures : il faut mettre en place un chantier colossal mais nécessaire pour opérer une rénovation complète de l’ensemble des logements mal-isolés du parc français. Un soutien financier par le biais de dispositifs fiscaux ou de prêts facilités doit encourager les responsables locaux et les ménages à rénover plutôt que construire de nouvelles habitations.

La suggestion suivante est de rendre la production de chaleur neutre en carbone.

Le chauffage est le plus important consommateur d’énergie dans les foyers. Sa source d’énergie provenant principalement du chauffage au fioul et au gaz naturel, qui sont des énergies fossiles, il est également un des plus importants émetteurs de gaz à effet de serre.

Pour l’auteur, la rénovation du parc de logements français doit donc forcément passer par une transition énergétique de la production de chaleur dans les foyers.

Il faut développer, là où c’est possible, des réseaux de chaleur urbains. Il s’agit d’un système de distribution de chaleur centralisée, permettant de chauffer plusieurs foyers. Ces réseaux de chaleur sont principalement alimentés par des usines locales telles que des usines d’incinération d’ordures ménagères, par exemple.

Enfin, la troisième suggestion est de réduire l’impact carbone des constructions neuves.

La construction d’habitations neuves émet davantage de gaz à effet de serre que la rénovation de logements anciens. Ces émissions sont notamment liées à l’utilisation du béton et de l’acier, qui sont des matériaux nécessitant une importante quantité d’énergie pour leur traitement.

Par ailleurs, 400 000 nouveaux logements sont construits chaque année en France, alors que de nombreux logements sont vacants dans des territoires malheureusement peu attractifs.

Pour réduire l’impact carbone des constructions neuves, il faut donc, dans un premier temps, avoir recours à des matériaux moins gourmands en énergie. Des matériaux biosourcés, par exemple, peuvent être utilisés pour construire certains bâtiments.

Ensuite, il faut réduire le nombre d’habitations neuves construites chaque année. Pour y parvenir, il faut donc mieux répartir la population en recréant de l’attractivité autour des petites villes et des villes moyennes, situées pour la plupart dans des régions agricoles et désindustrialisées.

Le développement d’une économie locale et d’un bassin de vie agréable permettront notamment de redonner de la vitalité à ces territoires.

Voici la 6ème idée clé : il faut réduire l’impact carbone du système de santé tout en le rendant résilient

Pas de société prospère sans une santé de fer ! Le système de santé est le bouclier de la nation. Il doit pouvoir survivre aux bouleversements climatiques et assurer sa fonction sans interruption.

Cette résilience doit également s’accompagner d’une meilleure gestion des ressources en énergie. Le secteur de la santé est actuellement responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre.

La question est épineuse : comment réduire l’impact carbone du système de santé tout en le rendant solide et résilient ? Pour y parvenir, l’auteur propose 3 solutions.

La première, c’est de faire de la prévention une priorité.

La saturation des lieux de soins participe à la surcharge énergétique du système de santé. Il faut donc pouvoir agir en amont de la prise en charge pour éviter au maximum la pression subie sur les établissements de santé.

Un accompagnement plus poussé des addictions, par exemple, permettra de diminuer leur nombre et d’alléger leur impact sur les établissements de santé. Un télésuivi des maladies chroniques évitera les hospitalisations non nécessaires, tandis que des nouvelles technologies permettant l’auto-détection faciliteront le diagnostic rapide chez soi.

La seconde est de former les acteurs de santé aux enjeux climatiques.

Pour développer un système de santé résilient et durable, la sensibilisation de l’ensemble des acteurs de la santé aux enjeux climatiques est primordiale.

Les formations initiales et continues en santé intégreront un module sur le réchauffement climatique, l’impact carbone du secteur de la santé, et les enjeux de santé liés aux bouleversements climatiques. Les professionnels de santé pourront ainsi être des porte-paroles des enjeux climatiques et de santé auprès de leurs patients. Ils sauront également mieux comment adapter leurs pratiques quotidiennes aux objectifs de durabilité et de résilience du secteur.

La troisième proposition est de développer des politiques d’achats moins gourmandes en carbone.

Les achats dans le secteur de la santé sont responsables de plus de 60% des émissions de gaz à effet de serre. A eux seuls, l’achat de médicaments et de dispositifs médicaux comptent pour 55% du total des émissions.

Il faut, premièrement, impliquer les professionnels de santé, dans la mise en place de pratiques moins consommatrices d’équipements et de matériels médicaux.

Ensuite, il faut développer une politique de gestion de déchets des matériaux à usage unique, afin de réduire leur impact carbone.

La septième et dernière idée clé est celle-ci : la culture doit prendre part aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le secteur de la culture se pense, à tort, immunisé aux enjeux climatiques. Les débats publics donnent l’impression que seuls certains secteurs, comme les transports, le bâtiment ou l’agriculture, sont responsables des émissions de gaz à effet de serre.

S’il est évident que certains secteurs sont plus à pointer du doigt que d’autres, la culture n’est pas en reste. Elle est responsable de 2% des émissions de gaz à effet de serre. Un nombre certes relatif face au poids des autres secteurs, mais qui pourrait être encore moins important si certaines mesures étaient mises en place. Comment la culture peut-elle donc prendre part aux objectifs de réduction des émissions nationales ? En voici 3.

La première est de relocaliser et ralentir la cadence des activités culturelles.

L’exportation et le déplacement d'activités culturelles sont le premier poste d’émissions de CO2. L’objectif est donc de limiter les déplacements en relocalisant les activités et de développer des produits culturels sur le temps long.

Lors des concerts, par exemple, les tournées pourraient se faire uniquement sur le territoire, en allongeant la durée de leur venue dans une commune. Cela permettra de réduire les déplacements dans plusieurs villes, et de créer des œuvres plus qualitatives. Dans d’autres pays, les artistes proposeront alors leurs concerts sous forme de vidéos ou d’autres modèles innovants.

Dans le cadre du théâtre, il faut encourager l’adaptation des œuvres. Les metteurs en scène pourront, par exemple, envoyer des vidéos de leurs répétitions à leurs collègues d’autres pays, afin qu’ils adaptent l'œuvre et la fasse vivre avec des artistes locaux.

La seconde mesure est d’encourager l’éco-conception.

La création d’une œuvre consomme beaucoup d’énergie. La scénographie d’une pièce de théâtre utilise des matériaux tels que le plastique ou le béton, et la production d’un disque impose des procédés de transformation et de développement conséquents.

Une politique d'éco-conception doit être mise en place, préconisant des matières peu gourmandes en énergie pour la création culturelle. Lorsque ce n’est pas possible, la gestion des déchets liés à la création de l'œuvre doit être une priorité.

En 2050, notre société sera entièrement décarbonée, respectueuse de l’environnement et nous offrira un avenir plus respirable. C’est en tout cas ce que propose l’auteur dans son plan de transformation de l’économie française. La fin des énergies fossiles, le développement de la mobilité douce ou encore l’évolution de notre système alimentaire sont autant de chantiers à enclencher dès maintenant pour atteindre cet objectif !

Ce qu’il faut retenir de ce koob :

  • Il faut considérablement réduire la consommation d’énergies fossiles;

  • l’industrie lourde doit devenir neutre en carbone;

  • L’agriculture et alimentation doivent être plus résilients aux bouleversements climatiques;

  • Il faut accélérer le développement de la mobilité douce;

  • Il faut mettre en place une rénovation globale du parc de logements français;

  • Il faut réduire l’impact carbone du système de santé tout en le rendant résilient;

  • La culture doit prendre sa part dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.