Bullshit Jobs
de David Graeber
par Mauro Morgana
En lisant ce koob, vous découvrirez ce que sont les “jobs à la con” et pourquoi ils existent.
Vous découvrirez aussi :
- pourquoi il y a toujours plus de métiers de ce genre ;
- que plus un travail est utile, moins il est rémunéré ;
- que le capitalisme n’est pas du tout ce que vous croyez ;
- pourquoi personne ne se rebelle ;
- comment mettre en place une meilleure société.
L’expression “job à la con” a eu un véritable impact lors de sa première occurrence, et pour cause : de plus en plus de personnes exercent des métiers absurdes et inutiles. Être payé à ne rien faire, s’ennuyer, devoir trouver le moyen de survivre face à un chef incompétent ou narcissique, être noyé sous la paperasse, accomplir des tâches stupides, etc. : ce type de travail ne devrait pas exister. Ces “jobs” ne sont pas rentables, et peuvent même s’avérer dangereux ; tout dirigeant d’entreprise rationnel devrait les supprimer. Comment expliquer leur prolifération ? Pourquoi tout le monde semble-t-il fermer les yeux et marcher sur la tête ? Pourquoi cet asservissement volontaire et ce ressentiment généralisé ? Êtes-vous victime d’un complot mondial ? Ce koob vous ouvrira les yeux sur cette grande mascarade.
Ne confondez pas “jobs à la con” et “jobs de merde”
Pour bien comprendre le sujet des “jobs à la con”, il est important de percevoir la différence avec les “jobs de merde”, deux notions souvent confondues l’une avec l’autre.
Le job de merde
C’est un travail mal payé où vous n’êtes pas respecté par votre employeur ni par les autres. Il est en général difficile, salissant, peu valorisant, voire néfaste pour la santé.
Par exemple : les éboueurs, les employés dans les abattoirs et les agents d’entretien de toutes sortes.
S’ils sont mal considérés, l’utilité de leur travail n’est toutefois pas mise en cause : si ces postes venaient à disparaître du jour au lendemain, des pans entiers de la société s’écrouleraient rapidement.
Le job à la con
Il est souvent bien payé — voire très bien payé — et par conséquent, respecté socialement de ceux qui ne savent pas en quoi il consiste. Alors d’où vient le problème ? Eh bien tout simplement du fait qu’un job à la con est fondamentalement inutile et mensonger.
En effet, il pourrait être supprimé sans que personne ne remarque son absence. Même le salarié pense que ce qu’il fait est stupide ou néfaste et que son travail ne devrait pas exister ; mais pour percevoir son salaire, il est obligé de faire croire le contraire.
Vous exercez donc un job à la con quand vous ne faites que remuer du vent, ou qu’une personne vous oblige à remuer du vent en appelant cela un travail. Elle a l’audace de vous faire croire qu’il est extrêmement important pour la bonne marche de l’entreprise.
Pour bien comprendre l’absurdité d’un job à la con, voici quelques exemples :
- le salarié d’une entreprise sous-traitante de l’armée, obligé de parcourir 250 km tous les jours afin d’obtenir les autorisations nécessaires à un échange de bureaux, parfois situés à 5 mètres l’un de l’autre ;
- des employés de musée préposés à la surveillance d’une pièce… totalement vide ;
- un manager en gestion d’équipes engagé pour donner l’impression que l’entreprise est débordée, alors que la plupart des employés se tournent déjà les pouces ;
- un employé chargé de faire remplir aux personnes en difficulté des formulaires de demande, afin de leur attribuer des aides. Sauf que ces personnes se trouvent dans l’incapacité de compléter les formulaires, justement en raison de leurs grandes difficultés.
Ne vous imaginez pas que ces métiers sont l’apanage du secteur public, où l’absence de contrôle et de surveillance constituerait un facteur aggravant. Le secteur privé regorge lui aussi de ce type de postes, voire même en crée davantage.
Parfois, les fonctions assignées au salarié ne sont pas “intégralement à la con”, mais il devient de plus en plus difficile de ne pas être touché par ce phénomène, d’une manière ou d’une autre. En effet, celui-ci commence à contaminer toutes les sphères d’activité.
Apprenez à distinguer en un seul coup d’œil les différentes catégories de jobs à la con
L’absurdité n’a pas de limites, et par conséquent, les possibilités de ce type d’emplois non plus. Pour autant, il est possible de tenter la catégorisation des jobs à la con.
Les larbins
Cette catégorie regroupe toutes les personnes qui n’ont pas vraiment de rôle défini, sinon d’agir en sorte que leur employeur se sente important. Peu importe ce que vous faites réellement, vous n’êtes qu’un faire-valoir. Vous risquez d’être victime de sadisme et d’être exploité.
Par exemple, il importe peu, en tant que réceptionniste, que vous soyez payé à ne répondre qu’à un ou deux appels. L’important est que vous soyez présent, afin de donner l’impression que votre employeur est trop occupé pour recevoir lui-même les clients ou les appels.
Il existe également un type de larbin qui effectue un vrai travail pour lequel il n’a pas postulé, pendant que les employeurs, incompétents ou fainéants, “font de la com’”.
Par exemple, il n’est pas rare que la secrétaire d’un général à l’OTAN soit obligée d’établir elle-même des plans stratégiques en zone de guerre à la place de celui-ci…
Les porte-flingues
Ce sont des employés aux techniques plus ou moins agressives qui ont été engagés pour faire comme les autres. Il s’agit bien sûr de militaires, mais également de lobbyistes en tous genres, de télémarketeurs, d’avocats d’affaires, etc.
Des emplois qui s’avéreraient inutiles sans la validation du groupe. Mais au contraire, c’est souvent la surenchère : celui qui en possède le plus gagne et peut donc disposer d’une force de dissuasion et d’attaque plus importante.
Les personnes qui travaillent dans ces branches sont considérées comme manipulatrices et agressives.
Par exemple, le vendeur de prêts immobiliers douteux qui gagne plus s’il atteint son quota en escroquant des personnes fragiles.
Les rafistoleurs
Ils résolvent des problèmes qui ne devraient pas exister en premier lieu.
Par exemple, la personne qui doit corriger les textes d’un écrivain qui ne sait pas rédiger correctement, ou qui repasse derrière un développeur “de génie” qui ne sait pas coder efficacement.
Les cocheurs de cases
Ils regroupent des données afin d’offrir des solutions qui n’intéressent personne. Cela donne l’impression que quelque chose est fait pour résoudre un problème, sans qu’ils aient la moindre idée dudit problème, ni l’intention d’y remédier.
Ce type de jobs à la con est très courant dans le domaine public, où commissions et enquêtes administratives sont lancées, et ce en pure perte, dès que quelque chose ne va pas.
Les “petits chefs”
Ce sont des larbins qui exercent de l’autorité sur d’autres larbins. Ils font partie des échelons intermédiaires et nuisent aux employés sous leur responsabilité.
Par exemple, des superviseurs qui surveillent leurs employés, alors que ces derniers accompliraient aussi bien leur travail sans eux. Ou des postes stratégiques qui créent d’autres jobs à la con, en donnant aux employés des montagnes de papiers à remplir pour donner l’impression que tout le monde est occupé et surveillé.
Les amis imaginaires
Ils sont chargés d’améliorer le contact humain et le bien-être des équipes. Le seul problème, c’est que les équipes préfèrent travailler en paix, plutôt qu’assister à des séminaires et se plier à des exercices inventés pour leur bien.
Les punching-balls
Ils sont là pour subir la colère des clients mécontents, sans que leur employeur en soit gêné. Parfois, ils ne savent même pas que c’est leur présence même qui la provoque, et se demandent pourquoi tout le monde est aussi méchant…
Vous reconnaissez-vous dans l’un de ces groupes ?
Les jobs à la con se nourrissent les uns les autres et se décuplent à l’infini
Imaginez qu’un P-DG, pour gagner en importance, décide d’engager plus de salariés que son concurrent (des gardes du corps, des domestiques, des chauffeurs, etc.). Ce faisant, il flatte son ego et donne à ses concurrents l’impression d’être plus puissant qu’il ne l’est en réalité. Il en est de même des politiques qui inventent des postes pour faire baisser le taux de chômage.
Que font-ils exactement ?
Ils engagent des personnes sans réfléchir aux tâches qu’ils pourraient leur confier, s’imaginant qu’elles seront utiles d’une manière ou d’une autre. Ces postes ne remplissent aucune fonction, ils sont par conséquent inutiles et mènent à la création de missions pour les justifier. Les personnes qui les occupent se voient attribuer des titres pompeux — manager, directeur stratégique, superviseur, chargé de, etc. — et des fonctions censées améliorer l’existant.
En plus d’être inutiles, ils complexifient toute la chaîne.
Par exemple, ces “super-larbins” peuvent être chargés de surveiller des équipes qui faisaient très bien leur travail sans supervision… Ces derniers :
- analysent le fonctionnement des employés ;
- fournissent un volume important de données et de statistiques ;
- présentent des rapports ;
- proposent des mesures.
Toutes ces tâches leur prennent tellement de temps qu’ils demandent de l’aide — des assistants-larbins —, engendrant ainsi la création de nouveaux jobs à la con.
L’arrivée de nouveaux employés ne fait toutefois que compliquer la situation. Des “rafistoleurs” sont alors engagés pour tenter de réparer ce qui dysfonctionne. Des surveillants sont ensuite recrutés pour vérifier que les rafistoleurs travaillent correctement, jusqu’à l’arrivée de rapporteurs pour analyser le travail des rafistoleurs. Encore de nouveaux jobs à la con…
Au final, de job à la con en job à la con, plus personne n’est capable de comprendre qui fait quoi, ni en quoi cela participe à la bonne marche de l’entreprise. S’ensuivent perte de temps et d’argent, ressentiment, jalousie, ennui, perte de sens et de motivation.
La solution ? Remotiver les troupes en créant des postes de soutien et de motivation, et ainsi de suite…
Le job à la con rend malheureux celui qui l’exerce
Un travail bien payé où vous ne faites presque rien de la journée vous tente-t-il ? Vous êtes probablement séduit par cette idée, et vous avez sans doute raison : c’est un bon plan, du moins au début.
En effet, en général, occuper un poste à la con rend malheureuse la personne qui en exécute les tâches. Quels que soient le salaire ou les conditions de travail, quiconque exerce un métier dépourvu de sens, d’objectif, et aux tâches absurdes se lasse très vite, et cherche à s’enfuir.
Quelle en est la raison ?
C’est simple, personne n’aime dépenser son énergie dans une activité qui n’a pas de sens. L’apport financier a beau constituer un avantage, si vous n’êtes pas utile d’une quelconque manière à la société, voire lui êtes néfaste, vous perdez en force et en motivation.
Car ce qui rend l’homme heureux, c’est l’impact positif qu’il a sur le monde et sur les autres. Lorsque ce que vous faites n’est d’aucune utilité, vous n’en tirez aucune satisfaction et perdez ainsi l’envie de poursuivre. Il est temps de partir.
Toutefois, parce que vous avez des factures à payer, vous n’osez pas démissionner. Sachez que c’est le meilleur moyen d’être encore plus malheureux, car vous vous sentez pris au piège. Vos proches ne comprennent pas pourquoi vous vous plaignez, et vous êtes incapable de donner du sens à ce qui n’en a pas, vous vous attirez alors les foudres de la direction.
Aussi, le meilleur moyen de ne pas tomber dans ce piège consiste à ne pas vous faire embaucher.
Méfiez-vous des postes à l’intitulé flou, comportant par exemple les mots : direction, stratégique, coordinateur, etc. Un poste à la con se cache certainement derrière ce titre pompeux.
Si personne n’est capable de vous dire en quoi consiste votre travail, alors prenez les devants et refusez le poste, vous vous éviterez frustration et problèmes de santé.
L’existence des jobs à la con est la preuve que le système économique n’est pas capitaliste, mais féodal
Les défenseurs du capitalisme justifient l’existence de ces métiers de la manière suivante : le salarié suppose que son travail est inutile, car il ne perçoit pas l’ensemble de la structure dont il n’est qu’un maillon. Pour eux, l’existence de postes inutiles est inconcevable. Ils considèrent que le marché empêcherait que ce phénomène se produise.
Parfois, lorsque le poste est particulièrement inutile et absurde, ils se défendent en invoquant l’intervention politique qui entacherait la pureté du système — par exemple, en sauvegardant des emplois inutiles. Ils jurent que, sur un marché de libre-échange, ce genre de situation ne se produirait pas.
Ces arguments restent infondés : l’explication n’est pas un surcroît de complexité ni une altération politique. En réalité, et tenez-vous bien parce que vous n’allez pas en croire vos oreilles, le système économique actuel n’est pas de type capitaliste : il est de type féodal.
Vous pensez que c’est impossible ?
Voyez plutôt. Dans un système de type féodal, le seigneur parvient, d’une manière ou d’une autre, à percevoir la quasi-totalité des ressources disponibles. Il ne laisse aux producteurs que le strict minimum pour éviter qu’ils ne meurent de faim. Il est ensuite libre de répartir à sa guise ces ressources entre ses proches et alliés, en échange de menus services et d’une loyauté absolue.
Or lorsque les ressources sont ainsi capitalisées par une minorité, une question se pose concernant des personnes n’étant pas directement liées au seigneur. Leur laisser trop de libertés revient à courir le risque qu’elles s’allient et se rebellent. Il convient donc de parvenir à les diviser et à les surveiller.
Comment ? En leur imposant un travail qui les occupera et les fatiguera :
- corvées de route ;
- travaux agricoles plus ou moins utiles ;
- renforcement des défenses, etc.
Des échelons intermédiaires sont ainsi créés pour assurer leur surveillance et pour que les richesses continuent à affluer vers le haut.
Or dans la société actuelle, c’est exactement ce qu’il se passe. Le fameux 1% détenant le pouvoir et la richesse fait tout ce qu’il peut pour préserver cette hiérarchie verticale implicite.
Il ne s’agit sans doute pas d’un complot conscient, mais dans les faits, c’est le résultat d’une accumulation de richesses par un trop petit nombre d’individus.
Voilà pourquoi tous les métiers de la finance, bien qu’inutiles en soi, continuent d’avoir autant d’importance et d’être valorisés : ils servent l’objectif de distribuer les richesses à ce seul 1%. Ces quelques nantis parviennent même à convaincre les politiques de voter des lois en leur faveur, et font ensuite croire que ces mêmes lois sont votées pour les surveiller et les restreindre. Mais ce n’est que de la poudre aux yeux, ils agissent dans leur seul intérêt, par cupidité.
Les jobs à la con parasitent le travail, car ils induisent une soumission
Les jobs à la con sont :
- des postes intermédiaires à tous niveaux permettant de surveiller et de spolier les véritables travailleurs ;
- un prétexte pour occuper les individus sans emploi et ainsi, garantir qu’ils ne se révolteront pas contre le système en place.
Ils sont donc d’une grande utilité, mais uniquement pour les privilégiés, certainement pas pour tous ceux qui appartiennent aux échelons inférieurs de la pyramide. Ces derniers sont tenus de fournir une quantité de travail utile — 10 à 20 heures maximum par semaine en moyenne — et de se soumettre aux échelons supérieurs.
Par exemple, dans le monde de l’édition, les critiques ne lisent que la moitié des livres qu’ils reçoivent, car ils doivent passer le reste de leur temps à présenter ce qu’ils ont trouvé aux éditeurs — c’est le principe de la vassalité et de la soumission.
C’est pourquoi, à la télévision ou au cinéma, les créatifs n’ont pratiquement aucune chance de voir leurs scénarios devenir réalité. Chaque idée passe par une douzaine d’agents qui essayent d’en tirer profit, tout en évitant de trop s’investir. En effet, si le film est un échec, ce sera de leur faute, même chose s’ils laissent une bonne idée finir chez un concurrent. Il en résulte une absence de prise de risques, qui se traduit par des programmes de plus en plus pauvres et standardisés.
De même, les universités, dont le rôle est d’enseigner et de faire de la recherche, sont obligées de dépenser 1,4 milliard de dollars dans la demande de subventions, au lieu d’utiliser cette somme directement.
Finalement, les différents échelons, ou jobs, ont des dénominations modernes, mais correspondent plus ou moins aux anciens titres féodaux — baron, comte et petit marquis. Aussi :
- plus vous êtes proche de ce 1% le plus riche, et plus vous détenez de pouvoir et de liberté ;
- plus vous descendez les échelons, et plus vous subissez la pression et les contrariétés.
La seule vraie différence avec le Moyen Âge est, qu’en ce temps-là, la surveillance des échelons intermédiaires était diffuse et ponctuelle. Elle tend malheureusement à devenir focalisée et continue d’un bout à l’autre de la pyramide. Cela fait froid dans le dos, n’est-ce pas ?
L’homme n’est fait ni pour travailler ni pour être surveillé
Pour aussi immoral qu’il soit, le système féodal actuel pourrait être acceptable si chacun y trouvait son compte et réalisait un travail qu’il aimait, qui le rendait heureux. Toutefois, la féodalité moderne et sa hiérarchie l’interdisent, rendant les acteurs économiques malheureux.
Car si vous ne travaillez pas, non seulement vous n’enrichissez personne, mais en plus, vous risquez de devenir dangereux. C’est ainsi que la surveillance et la “valeur travail” ont pris une ampleur inédite.
Ainsi, il a été peu à peu admis que le travail était une valeur en soi — notamment sous l’influence de la religion — et qu’un vrai travail faisait souffrir. Votre reconnaissance sociale dépend donc de ce que vous faites, alors même que vous détestez votre travail.
Tout ce qui est source de plaisir, de satisfaction ou même de sens dans votre métier est considéré comme une gratification annexe et ne mérite, par conséquent, aucun salaire. C’est pour cette raison que les professions vraiment utiles — infirmières, instituteurs, ingénieurs, etc. — sont de plus en plus mal rémunérées, car le fait d’être utile aux autres est considéré comme une récompense en soi.
De même, personne ne trouve rien à redire concernant les systèmes et logiciels open source, créés bénévolement : ceux qui les conçoivent s’amusent, et par conséquent, ne méritent aucune rémunération.
En revanche, plus vous réalisez un travail inutile — trader, avocat d’affaires, manager, etc. — et mieux vous êtes rémunéré, car vous enrichissez la société sans en tirer de satisfaction personnelle, autre que votre salaire.
Autre point problématique : non seulement vous ne devez pas éprouver de plaisir dans ce que vous faites, mais il est par ailleurs bien vu de travailler dur et longtemps, et donc de faire semblant de travailler lorsqu’il n’y a plus rien à faire.
En outre, votre employeur “achète” votre temps : ne rien faire est dès lors considéré comme un vol, vous devez donc être à votre poste quasiment en permanence.
Or l’homme ne fonctionne pas ainsi. Il fonctionne par vagues :
- une explosion de force et d’énergie ;
- une période de relâchement ;
- une période plus longue de travail très modéré et ponctuel.
En termes de productivité, cela se traduit par quelques heures seulement de vrai travail. La plupart des individus pourraient ainsi travailler cinq fois moins longtemps sur le même poste, pour les mêmes résultats.
Mais la surveillance et la “valeur travail” imposées par le système actuel empêchent un tel mode de fonctionnement. Vous pouvez travailler, ou faire semblant, jusqu’à 12 heures par jour par obligation, par fierté et par principe, en croyant que la situation est normale et respectable. C’est totalement insensé !
Le revenu universel pourrait être la solution pour un monde meilleur
Le système moderne est si influent et invasif qu’il n’est pas possible de résoudre le problème progressivement. Une solution consisterait à mettre en place un revenu universel ne nécessitant aucune forme de travail. C’est-à-dire qu’une somme serait distribuée à chaque être humain afin de lui permettre de vivre, sans aucune condition particulière.
Les détracteurs de ce projet prétendent qu’il transformerait les individus en fainéants et en parasites, mais ce point de vue dénote une méconnaissance des hommes.
Rester sans rien faire n’est pas dans la nature humaine.
Par exemple, les prisonniers, qui n’ont à se soucier ni de leur nourriture ni de leur logement, pourraient passer la journée devant le poste de télévision. Pourtant, ils préfèrent, et de loin, travailler gratuitement et occuper leur esprit et leurs mains.
Grâce au revenu universel, chacun trouverait l’activité qui lui convient, ou en changerait quand il le désirerait. Cela aurait de nombreuses conséquences :
- au moins 60% des jobs à la con disparaîtraient ;
- le sadisme et l’exploitation au travail, inévitables dans un système de hiérarchie verticale, disparaîtraient également ;
- les individus travailleraient moins, mais mieux ;
- la grande majorité serait plus heureuse, car elle trouverait un moyen d’être utile aux autres ou d’impacter positivement le monde.
Cela peut sembler utopique, mais des solutions doivent rapidement être trouvées avant que le système féodal ne broie les derniers restes de liberté politique et n’empêche à jamais toute forme de changement. Pensez-y, que feriez-vous si vous n’aviez pas besoin de travailler pour vivre ?
Conclusion
L’existence même des jobs à la con prouve que le système économique actuel est, au mieux, dans l’impasse, au pire la traduction d’une volonté d’asservissement de plus en plus redoutable. Il est désormais de la responsabilité de chacun de résister et de reprendre sa liberté, sans devoir subir des diktats imposés par d’autres. L’économie et le travail doivent servir l’homme, et non le contraire.
Ce qu’il faut retenir de ce koob :
- vous faites un job à la con quand il est inutile et stupide, même à vos propres yeux, mais vous en avez besoin pour vivre ;
- son existence ne dépend pas de motifs économiques rationnels ;
- il continue d’exister, car il est plus difficile de supprimer des emplois existants que d’en créer d’autres, inutiles eux aussi ;
- leur présence révèle l’existence d’un système féodal de type managérial ;
- le revenu universel est l’une des seules solutions pour remédier à cette situation de plus en plus problématique.
Je change #AvecCeKoob
Le changement, c’est demain matin ! Koober vous donne la méthode pour utiliser et mettre en action ce koob de manière concrète. Un kickoff immédiat pour changer dès demain matin.
Vous vous sentez bloqué dans un bullshit job ? Vous avez peur de quitter cette situation, ne sachant pas ce que vous réserve l’avenir ? Pas de panique : ces quelques conseils vous permettront de reprendre le contrôle.
Étape n°1 : quittez le mode “passif”
Les chaînes d’information en continu parlent sans cesse de la courbe du chômage. Vous vous sentez peut-être privilégié d’avoir un emploi. Il vous apporte sûrement un confort financier, des horaires appréciables ou un train-train quotidien balisé. En bref : votre situation vous encourage au “statu quo”.
– Le koob pour prendre de la hauteur : Changer d’altitude
Or, investir un peu de votre temps à la recherche d’une nouvelle situation vous permettra de changer d’air. Il est d’ailleurs plus facile de trouver un nouvel emploi lorsque vous travaillez. Pour changer de cap, sollicitez les **services de reconversion professionnelle** de l’Apec. C’est gratuit, et les salariés n’ont pas souvent le réflexe d’y recourir !
Votre objectif : reprenez confiance et prenez de l’élan pour rebondir !
Étape n°2 : repérez les indices d’un bullshit job
Le marché du travail est en pleine mutation : autant en profiter ! Les sociétés se plient en quatre pour attirer les talents et soigner leur marque employeur. Renseignez-vous sur l’esprit d’entreprise et la mission proposée… ou créez votre job de rêve (candidature spontanée, création d’entreprise).
– Le koob pour réinventer votre vie pro : Never Get a “Real” Job
Les sites web dédiés à la recherche d’emploi évoluent. Le site Welcome to the Jungle propose ainsi une description des entreprises (valeurs, parité, turnover…) et des vidéos de leurs collaborateurs. Le job board Fuyons la Défense propose des offres d’emploi différentes et loin du quartier d’affaires francilien. Enfin, La Relève accompagne gratuitement les candidats (même les étudiants !) dans leur recherche.
Votre objectif : trouvez l'emploi qui vous correspond en étant bien informé et préparé à votre futur job !
Étape n°3 : trouvez votre équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle
Vous l’avez vu dans ce koob, le statut social qu’apporte le travail demeure primordial. Même inconsciemment, vous pouvez avoir tendance à vous définir en fonction de votre emploi.
– Le koob pour faire le point : Comment trouvez-vous votre vie ?
Or, il existe mille façons de s’épanouir ! Le temps que vous passez au travail ne doit pas vous freiner à développer le reste. Interagir avec vos proches, prévoir un week-end prolongé, développer une passion ou un loisir un peu original… Ces activités ne sont d’ailleurs pas toutes chronophages et vous permettront de respirer.
Votre objectif : vivez pour vous et non pour vous conformer à l’idéal d’un autre (le système scolaire, vos parents…) !
Avant de partir, emportez ce conseil avec vous. Rome ne s’est pas faite en un jour : prenez le temps nécessaire pour aborder cette transition, vos choix n’en seront que plus éclairés !